Musicien, arrangeur et producteur, Aladji Touré est une figure incontournable de la musique camerounaise et africaine.
Né le 21 janvier 1954 à Douala, dans le quartier Congo (Bonadibong), il est reconnu comme le détenteur des secrets de la basse africaine. Son influence est immense, ayant inspiré une génération de bassistes camerounais et africains. Membre clé de lâéquipe nationale du makossa, il a contribué à lââme de ce rythme. Son nom figure sur les albums phares du makossa, bikutsi, mangambeu, et bien dâautres, marquant lââge dâor de la musique camerounaise.
TrÚs jeune, il se passionne pour la musique, adoptant la guitare comme premier instrument. Faute de moyens pour en acheter une, il se fabrique sa propre guitare avec des câbles de frein et du bois. à force de persévérance, il apprend à jouer lâhymne national du Cameroun et se rapproche dâun voisin, Michel Mbida, pour profiter de sa guitare. Il finit par transformer une guitare à six cordes en guitare basse en retirant deux cordes.
Sa détermination le mÚne à rejoindre lâorchestre du CollÚge des Nations où il est dâabord guitariste solo avant de devenir chef dâorchestre, puis bassiste lorsque lâancien bassiste part. Il apprend ainsi en observant les aînés dans les cabarets, et progressivement, il se produit lui-même sur scÚne.
à 15 ans, il fugue pour aller jouer de la musique à Bafoussam, convaincu que ses parents ne lâautoriseraient pas à partir. Malgré le retour forcé, il repart deux ans plus tard, car la musique reste sa passion. à 21 ans, il rejoint Ekambi Brillant, qui lâengage comme bassiste dans son orchestre, les EBâS. Avec ce groupe, Touré effectue des tournées à travers le Cameroun et lâAfrique, où il perfectionne son jeu. à la fin des années 70, il se rend à Cotonou, au Bénin, où il travaille comme bassiste au studio SATEL.
En 1978, il quitte Cotonou pour lâAllemagne, puis sâinstalle en France en 1979, où il poursuit ses études musicales au Conservatoire Schola Cantorum de Paris et à lâAmerican School of Modern Music.
Au fil des ans, Touré affine son jeu et adopte un style plus épuré, privilégiant la musicalité et lâharmonie avec les autres instruments plutÃŽt que lâego du bassiste.
Virtuose de la basse, Touré est aussi un arrangeur et producteur de talent. Il est le pÚre du monumental « Testament du Makossa », une série de 12 volumes qui valorise le répertoire du makossa. Il produit également des Åuvres marquantes comme le « Testament du Bikutsi » en 5 volumes et a produit des artistes comme Moni Bilé, Charlotte Mbango, Guy Lobe, et Solo Muna.
Câest grâce à ses économies que sa mÚre a financé son premier projet avec Moni Bilé, dont lâalbum « Bijou » a remporté un disque dâor. En plus de ses productions, il est lâarrangeur de nombreux succÚs de Prince Eyango, Lapiro de Mbanga, Maélé, et bien dâautres. Sa méthode de travail repose sur lâinnovation continue et lâécoute attentive du public, quâil étudie dans les cabarets pour saisir les tendances musicales.
Aladji Touré est également un formateur passionné. à travers ses masterclasses, il partage son savoir avec les jeunes générations de musiciens. Il a également collaboré avec des légendes de la musique africaine, telles que Tabu Ley, Koffi Olomidé, Yondo Sister, et bien dâautres. En 2005, il publie le livre Les Secrets de la basse africaine, un ouvrage pédagogique destiné aux bassistes, dans lequel il dévoile son approche unique de cet instrument.
Tout au long de sa carriÚre, Touré a reçu de nombreuses distinctions, dont le « Africa Music Awards » du meilleur arrangeur et producteur africain en 1997, ainsi que la 3e place du prix RFI du meilleur musicien afro-caribéen. Aujourdâhui, il continue de transmettre son expertise à travers des projets comme lâalbum New Face (2010), un album instrumental mêlant jazz, makossa, bikutsi, bolobo et rythmes caribéens.
En 2015, il réalise Tous ensemble, un album solidaire au profit des enfants démunis, et poursuit son rÃŽle de leader dans diverses institutions culturelles, notamment à la tête du conseil dâadministration de la SCDV. Aladji Touré demeure une légende vivante, un pionnier de la musique camerounaise et africaine, dont lâimpact se fait sentir bien au-delà des frontiÚres.
Son histoire dans le tome 2 des icÃŽnes de la musique Camerounaise.
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Lâoubli est la ruse du diable !
Arol KETCH â 30.12.2024
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