Fils dâinstituteur, rien ne prĂŠdestinait James Onobiono Ă devenir une figure emblĂŠmatique du monde des affaires au Cameroun. NĂŠ en 1948 Ă Bokito, dans la rĂŠgion du Centre â dĂŠpartement du Mbam-et-Inoubou, il incarne, dans les annĂŠes 1980, la figure de lâentrepreneur moderne.
SurnommĂŠ ÂŤÂ lâhomme au cigare , ce bon vivant aimait afficher son succès. On le voyait sillonner les grandes villes dans une limousine de la marque Daimler, un cigare cubain Ă la main, organisant des rĂŠceptions somptueuses qui marquaient les esprits.
Titulaire dâun doctorat en mathĂŠmatiques appliquĂŠes de lâUniversitĂŠ Pierre et Marie Curie Ă Paris, James Onobiono retourne au Cameroun en 1979 pour enseigner Ă lâĂcole polytechnique de YaoundĂŠ. Observateur avisĂŠ, il repère rapidement les besoins du marchĂŠ local et dĂŠcide de se lancer dans lâentrepreneuriat.
Avec son partenaire ThĂŠodore Ebobo, ĂŠgalement homme dâaffaires accompli, James fonde la Fabrication des appareils ĂŠlectromĂŠnagers (FAEM). Lâobjectif : offrir une alternative locale aux coĂťteux appareils importĂŠs. Cette initiative marque les premiers pas de James Onobiono dans lâindustrie moderne camerounaise.
En 1983, le duo diversifie ses activitĂŠs en investissant dans lâindustrie du tabac. Ils acquièrent des parts dans la SITABAC, en partenariat avec la sociĂŠtĂŠ allemande Reemtsma. Ce pari sâavère fructueux : dès le milieu des annĂŠes 1980, leur holding dĂŠpasse une valorisation de 20 milliards de francs CFA, et la SITABAC contrĂ´le rapidement plus de 60 % du marchĂŠ national. Lâentreprise crĂŠe des centaines dâemplois et reverse des milliards de francs CFA en taxes Ă lâĂtat.
Cependant, cette rĂŠussite est entachĂŠe par des dĂŠsaccords avec Reemtsma. En 1993, un conflit ĂŠclate, notamment autour dâune clause de partenariat prĂŠvoyant la construction dâune usine de prĂŠparation de tabac au Cameroun.
James Onobiono, dÊterminÊ à poursuivre ses ambitions, dÊcide de financer seul une unitÊ de production dans son village natal de Bokito, investissant 15 milliards de francs CFA. Mais cette dÊcision, prise en dÊpit de certaines rÊalitÊs Êconomiques, prÊcipite les difficultÊs financières de la SITABAC.
MalgrĂŠ ses efforts pour relancer lâentreprise, notamment après une fermeture temporaire, James Onobiono peine Ă maintenir la compĂŠtitivitĂŠ face Ă la montĂŠe de la contrebande et aux fraudes douanières. Il diversifie ses activitĂŠs, explorant le secteur laitier (Sogelait), les jus naturels (National Beverage Company) ou encore les emballages industriels (Printpak), mais sans succès durable.
Durant ces annĂŠes dâexpansion avec la SITABAC, James Onobiono reprend ĂŠgalement lâInternational Bank of Africa Cameroon (IBAC), la filiale camerounaise de Bank of America. Cette opĂŠration marque son entrĂŠe dans le secteur bancaire, bien que lâIBAC finira par ĂŞtre liquidĂŠe quelques annĂŠes plus tard.
Pour son retour dans lâindustrie, il crĂŠe Quantum Cocoa SA, une unitĂŠ de transformation de cacao, qui gĂŠnère 186 emplois et reprĂŠsente un investissement de 14 milliards de francs CFA. En 2014, il fonde Propero SA, une sociĂŠtĂŠ dâinvestissement dont la gestion est confiĂŠe Ă des membres de sa famille.
Parallèlement Ă sa carrière dâhomme dâaffaires, James sâimplique en politique. Membre influent du Rassemblement dĂŠmocratique du peuple camerounais (RDPC), il siège au comitĂŠ central du parti, tandis que son ĂŠpouse, la dĂŠputĂŠ Marie Suzanne Nânolo, reprĂŠsente Bokito Ă lâAssemblĂŠe nationale.
MalgrĂŠ les revers, ce gĂŠant aux allures de dandy a su constituer un patrimoine solide au cours des annĂŠes fastes pour assurer un avenir confortable Ă sa descendance.
Lâoubli est la ruse du diable !
Arol KETCH â 24.01.2025
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