Rendons hommage ce jour ร un oubliรฉ de lโHistoire : Jean-Baptiste Obama, philosophe et รฉrudit camerounais.
Cet homme mystรฉrieux, au parcours atypique, captivait autant par son esprit que par son apparence singuliรจre : quelles que soient les saisons, il portait toujours un pardessus.
Interrogรฉ sur cette habitude vestimentaire, il rรฉpondait avec une profonde mรฉlancolie : ยซ Sโil ne pleut pas dehors, il pleut dans mon cลur.
Je porte un manteau pour me protรฉger des malheurs que je pressens et sens, notamment face ร cette gรฉnรฉration de jeunes sans repรจres. Mรชme quand le ciel est clair, mon cลur, lui, est en proie ร la tempรชte. ยป
Nรฉ le 19 avril 1925 ร Ngoa-Ekellรฉ, il intรจgre lโรฉcole de Mvolyรฉ pour ses รฉtudes primaires, avant de rejoindre le sรฉminaire en 1939.
En 1950, aprรจs avoir brillamment rรฉussi le concours biblique de lโUnion franรงaise, il obtient une bourse qui lui permet de partir en Europe pour approfondir ses รฉtudes. En 1954, il est envoyรฉ ร Paris oรน il rejoint les dominicains ; poursuit des รฉtudes de thรฉologie biblique et de philosophie scolastique respectivement ร Paris, Rome et Jรฉrusalem jusquโen 1964.
Cependant, en proie au racisme au sein du clergรฉ, Jean-Baptiste Obama renonce ร son projet de devenir prรชtre, malgrรฉ avoir atteint le rang de sous-diacre et prononcรฉ ses vลux de chastetรฉ.
Repรฉrรฉ par lโUNESCO, il devient boursier de lโorganisation en mรชme temps que dโautres figures camerounaises emblรฉmatiques, telles que le pรจre Engelbert Mveng en histoire et Francis Bebey en musicologie.
En 1964, Jean-Baptiste Obama retourne au Cameroun aprรจs avoir รฉtรฉ invitรฉ par William Aurรฉlien Etรฉki Mboumoua, alors ministre, pour participer ร la prรฉparation du Festival mondial des arts nรจgres de Dakar en 1966.
De retour dans son pays natal, Obama choisit de se consacrer ร lโenseignement dans les lycรฉes, oรน sa vaste culture et son intelligence exceptionnelle lui confรจrent rapidement une renommรฉe dโintellectuel complet.
Il abordait avec brio non seulement les grandes questions historiques, mais aussi les problรฉmatiques contemporaines. La promotion de la culture africaine, qui tenait une place centrale dans sa pensรฉe, le propulsa sur le devant de la scรจne culturelle africaine.
Surnommรฉ ยซ le philosophe africain ยป en raison de son engagement profond pour lโAfrique, Jean-Baptiste Obama participait aux plus grands รฉvรฉnements culturels du continent. Il est le fondateur la Fondation pour le dรฉveloppement et lโexploitation de la culture africaine et camerounaise (FEU-FONDECAM).
Jean-Baptiste Obama sโรฉteint le 16 avril 2003 ร lโhรดpital central de Yaoundรฉ, laissant derriรจre lui un hรฉritage riche, mais paradoxalement peu connu et exploitรฉ. De son vivant, il nโa pas รฉtรฉ reconnu ร la hauteur de son influence nationale et internationale.
Beaucoup ressentent un goรปt dโinachevรฉ en รฉvoquant son parcours, tant il aurait pu recevoir plus de reconnaissance. Son รฉpitaphe, tirรฉe dโun de ses vers les plus cรฉlรจbres, rรฉsume lโhomme quโil รฉtait : ยซ Jโaurais tout perdu dans ma vie, mais Obama je demeureโฆ ยป
Je raconte son histoire dans mon livre
โ mystรจres et Lรฉgendes du Camerounโ.*
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Au Cameroun
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La terre est sale ! Si รจ ne Mvit ! Ngo Bagdeu!
Arol KETCH
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