mardi, avril 29, 2025
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Cysoul : 𝐉𝐞𝐮𝐧𝐞 𝐏𝐫𝐚𝐝𝐢𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐬𝐚𝐧 𝐂𝐚𝐊𝐞𝐫𝐚𝐮𝐧𝐚𝐢𝐬𝐞

L’année 2025 doit être celle de Cysoul. Dans un paysage où la musique camerounaise perd peu à peu son identité, où les jeunes artistes se tournent vers des rythmes étrangers, et où le public préfÚre des productions venues d’ailleurs, un jeune talent se distingue par son authenticité et résiste avec bravoure, en restant fidÚle à ses racines : Cysoul.

De son vrai nom Fouda Etoudi Cyril, Cysoul est né en mars 1999 à Mbalmayo. DÚs son plus jeune âge, il se plonge dans l’univers musical. Il a le même profil que les grandes icÃŽnes de la musique camerounaise. En effet, à seulement 9 ans, il développe une passion pour la musique et commence à composer dÚs la classe de 6ᵉ.

Autodidacte, il façonne son style en explorant les disques de son pÚre. A l’âge de 11 ans, accompagné de l’orchestre de son lycée, il remporte une premiÚre compétition musicale et fait ses débuts sur scÚne dans les cabarets de Yaoundé. Ces expériences précoces lui permettent de maîtriser l’art du live, un format qu’il chérit particuliÚrement.

En 2011, alors élÚve au lycée de Ngoa-Ekelle, il participe à un concours musical organisé par Coca-Cola et se révÚle comme un talent prometteur. Par la suite, il intÚgre plusieurs orchestres, tels qu’Akanga Art, Mozart Music Class et Djawal Group, multipliant les performances dans les cabarets et les événements musicaux. En 2016, il cofonde le groupe 4ROARZ avec des amis et renforce sa présence sur la scÚne musicale.

En 2017, Cysoul se fait remarquer avec des reprises, dont celle d’un titre de KO-C, qui obtient un succÚs d’estime et marque ses débuts dans le milieu professionnel. À 18 ans, il décide de se consacrer entiÚrement à la musique, abandonnant ses études.

En 2018, il sort le titre « C’est Dans l’eau », suivi en 2019 par « Bouge » et l’EP « Éclosion », une collection de sept morceaux qui mettent en avant son talent de compositeur et de guitariste acoustique. Parmi ces titres, « L’Éternité », une rumba chantée en ewondo, se démarque en démontrant que les langues locales peuvent s’adapter à des genres variés.

En 2019, il devient le plus jeune lauréat du Prix Goethe Découverte aprÚs avoir brillamment interprété lors du casting « Se Oa Nu », un classique de Ben Decca. Ce prix lui ouvre les portes d’un projet ambitieux : produire un album de 12 titres avec l’institut Goethe. Ainsi naît « Akiba », un chef-d’œuvre qui célÚbre les rythmes camerounais et les langues locales.

Contrairement à ses contemporains, Cysoul choisit de sublimer le patrimoine musical national au lieu d’imiter platement les tendances étrangÚres. Cet album explore divers genres, allant du bikutsi au makossa, en passant par des rythmes bamilékés. « Se Oa Nu » et « Opah » témoignent de cette richesse musicale. Avec « Akiba », il pose les bases de sa signature musicale : la pop ethnique, un savant mélange de tradition et de modernité.

Dans un contexte où la programmation musicale domine, Cysoul se distingue avec l’album « Akiba », accompagné d’un orchestre à l’ancienne, une démarche qui confÚre authenticité et profondeur à son œuvre. Cet album riche propose des titres tels que « Emma », « Awu », « Nnem », « Assimba », et « Je veux une femme ». En 2019, il atteint la finale du Prix Découverte RFI grâce à sa chanson « Emma », une performance qui consolide sa place parmi les grandes promesses de la musique camerounaise.

En 2021, Cysoul marque un tournant avec « Illusions », un album qui confirme son talent et sa maturité artistique. Parmi les titres phares, « Mouto », « CharlÚne », « Je sais », « Ma route », « Son a mouto », « Je t’aimais », et « Issiéh » connaissent un succÚs retentissant ; consolidant sa place parmi les figures majeures de la scÚne musicale camerounaise. Reconnu pour sa voix unique, Cysoul est l’un des artistes les plus recherchés pour des collaborations, et chaque featuring bénéficie de son éclat.

Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter des titres tels que « Salazar » avec Tenor, « Ndolo Bobé » avec Lydol, « Santé » avec Ful et GBC the Yemba, ou encore « Chérie » avec T’neeya. D’autres collaborations mémorables incluent « Commando » avec Ayanne, « Combien de fois » avec Mr Shyne, « Mal aimé » avec Nabila, « Même priÚre » avec Bel’yv, « Family » avec Gomez Oba, « Je t’aime à cause de toi » avec Pretty, et « Me Kon Wu » avec Krys M. À chaque fois, son interprétation sublime les morceaux.

Cysoul traverse aisément une palette de genres musicaux, passant du bikutsi à la rumba, du makossa au bendskin, en explorant également la nu-soul, la pop, et le R&B. Sa musique est enrichie par une pluralité linguistique qu’il assume pleinement, chantant en ewondo, eton, duala, ghomala, français, et anglais.

Parmi ses chefs-d’œuvre, « Je tombe aussi » se distingue comme l’une de ses chansons les plus abouties. Véritable déclaration d’amour, cette ballade est une lettre poignante adressée à sa future épouse; elle illustre une fois de plus la sensibilité et la profondeur de son art.

L’album « Rédemption », paru en décembre 2023, est une véritable pépite musicale à savourer sans modération. Composé de 13 titres, il illustre à merveille l’art du syncrétisme entre tradition et modernité. Cysoul y fait tomber les barriÚres entre les styles et fusionne les genres avec audace : essewe, bolobo, makossa, rumba, bikutsi, soul, R&B, et pop se mêlent harmonieusement.

Cet opus regorge de featurings remarquables, notamment « Doucement » avec Pit Baccardi, « Ebol’am » avec le talentueux Hen’s, et « Molo » avec Teety. Parmi les morceaux marquants, « Mavini », un bikutsi enflammé porté par une guitare-balafon vibrante, invite irrésistiblement à la danse. En plus d’explorer l’amour, Cysoul aborde avec sensibilité des thématiques sociétales, comme en témoigne « C’est pas bon », un poignant plaidoyer contre les violences faites aux femmes. « Mona Minga », quant à lui, rivalise avec les plus grandes chansons de rumba.

L’album, structuré en plusieurs mouvements – lent, constant et accéléré – reflÚte sa diversité rythmique, incarnée par des titres tels que « AccélÚre ». Avec « Lily », Cysoul transporte l’auditeur dans l’univers chaleureux des cabarets, véritable signature de son art. Sa voix suave enrichit des compositions aussi douces que « Piqué », « Le Bon », et « Molo », tout en offrant des morceaux dynamiques et éclatants comme « Vaisseaux ».

Lors de la 12ᵉ édition des Balafon Music Awards, Cysoul a brillé en remportant quatre distinctions : chanson d’inspiration traditionnelle, voix masculine de l’année, album de l’année pour « Rédemption », et artiste de l’année 2024. Dans cette lancée, nous espérons que 2025 sera encore plus éclatante pour lui. Cysoul incarne l’avenir de la musique camerounaise authentique, réussissant à intégrer les influences étrangÚres tout en restant fidÚle à la richesse et à la diversité du patrimoine musical qu’il s’attache à réinventer.

Quelle est ta chanson préférée de Cysoul ?

La terre est sale ! Si Ú ne mvit ! Ngo bagde !

Arol KETCH – 05.01.2024

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