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𝐄𝐫𝐧𝐞𝐬𝐭 𝐎𝐮𝐚𝐧𝐝𝐢𝐞́ 𝐚𝐜𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥𝐥𝐢 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐌𝐮𝐧𝐠𝐚

L’Armée de Libération Nationale du Kamerun (ALNK) voit le jour dans le Mungo en mai 1959 sous l’impulsion du président Félix Moumié. Cette création fait suite au refus de l’ONU de prendre en compte les propositions de l’UPC lors de la session spéciale de février-mars 1959.

En adoptant pour devise « Vaincre ou mourir », l’ALNK se pose en fer de lance de la résistance indépendantiste.

La répression s’intensifie aprÚs l’assassinat de plusieurs leaders du Comité National d’Organisation (CNO) et du SDNK, ainsi que celui d’Um NyobÚ le 13 septembre 1958. Ce contexte pousse les militants indépendantistes à structurer une nouvelle force de résistance, et c’est ainsi que l’ALNK est officiellement fondée le 31 mai 1959.

À l’aube de l’indépendance, cette organisation paramilitaire prend en charge les actions de l’UPC avec un double objectif : obtenir une indépendance réelle, affranchie de l’influence française et de ses élites choisies, et réunifier les deux Cameroun. Bien qu’elle s’implante sur l’ensemble du Southern Cameroons, son assise est particuliÚrement forte dans la région Bamiléké et le Mungo.

Le 8 septembre 1961, Martin Singap, chef d’état-major de l’ALNK, tombe au combat alors qu’il avait à peine trente ans.

Quelques semaines plus tÃŽt, le 21 juillet 1961, Ernest Ouandié revient dans son refuge du Mungo avec la ferme intention de renforcer les effectifs et d’organiser la lutte. Son retour marque un tournant : il impose une discipline rigoureuse au sein de l’ALNK et interdit désormais toute forme d’exaction, sous peine de sanctions.

Il révise les textes fondateurs, remplaçant notamment les lois du 13 mai 1959 par un nouveau rÚglement intérieur, officialisé le 15 septembre 1961. Ce rÚglement stipule clairement que toute organisation militaire ou paramilitaire qui continuerait à se réclamer de l’UPC et de son armée pour commettre des actes répréhensibles serait considérée comme servant la contre-révolution.

Dans le maquis du Mont Koupé, un petit groupe accueille camarade Émile. Parmi eux, Adolphe Makembe Tollo, alias Free Boy, un Pongo de Dibombari, qui occupe la fonction de secrétaire administratif et commissaire politique de l’ALNK. On retrouve également David Mouague, alias Milton, un Akwa de Bonakouamouang, qui sera plus tard nommé chef d’état-major par Ernest Ouandié. Noé Ekwalla Koum, prince Deïdo, rejoindra quant à lui la Chine pour se perfectionner en formation militaire.

D’autres figures majeures du mouvement dans le Mungo et au sein de l’ALNK jouent un rÃŽle central dans la lutte. Parmi elles, Sosso Ekongolo, originaire de Mbanya (Yabassi), deviendra commandant d’armes du Nkam, tandis que Ngomba Nsame, de Bwanjumba (Dibombari), sera nommé commandant d’armes à Dibombari.

Les proches collaborateurs d’Ernest Ouandié dans le Mungo viennent d’horizons divers et ne se limitent pas à son ethnie bamiléké. Leur engagement dépasse toute appartenance ethnique, preuve que la lutte menée par l’ALNK ne saurait être réduite à un prétendu complot bamiléké.

Leur engagement était dicté par une cause nationale, celle de l’indépendance véritable et de la réunification du Cameroun, et non par des intérêts communautaires.

L’oubli est la ruse du diable !

Arol kETCH – 02.03.2025

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