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Le samedi 18 juin 1983.
Au Palais dâEtoudi, le président Paul Biya reçoit son Premier ministre, Bello Bouba Maïgari.
La rencontre se déroule dans une atmosphÚre de confiance apparente : les deux hommes échangent longuement sur les affaires de lâÃtat, puis se séparent sans heurts. Rien ne laissait présager la tempête qui sâannonçait.
à peine deux heures plus tard, à lâédition de la mi-journée de la radio nationale, Bello Bouba apprend, stupéfait, quâun remaniement ministériel vient dâêtre annoncé.
Le chef de lâÃtat nâavait rien laissé paraître au cours de leur entretien du matin. La surprise est dâautant plus grande que ce réaménagement du gouvernement intervient à peine trois mois aprÚs le précédent.
Le Premier ministre, Bello Bouba Maïgari, qui a tenu un briefing avec Paul Biya jusquâà midi, est donc informé par la radio de ce nouveau gouvernement dont il est supposé être le chef.

Mais surtout, ce coup de balai frappe les figures emblématiques du régime Ahidjo :
* Sadou Daoudou, ministre des Forces armées pendant prÚs de vingt ans, est écarté du poste stratégique de secrétaire général de la Présidence.
* Samuel Eboua, longtemps bras droit dâAhidjo et considéré comme son successeur officieux, perd son portefeuille de lâAgriculture.
* Ayissi Mvodo, tout-puissant ministre de lâAdministration territoriale et pilier de lâancien régime dans le Centre-Sud, est lui aussi remercié.
* Guillaume Bwele quitte lâInformation et la Culture, tandis quâAthanase Eteme Oloa est évincé de la Santé.
Le symbole est cruel : Sadou Daoudou, qui avait passé toute la matinée aux cÎtés du président, découvre sa disgrâce quelques minutes seulement aprÚs avoir regagné son domicile, par la voix de la radio.
Pour Bello Bouba, cette mise à lâécart brutale traduit un manque total de confiance et de considération. Sa dignité, pense-t-il, lui commande de démissionner. Dâautres ministres, qui se sentent également désavoués, envisagent de lâimiter.
Jusquâalors, les arbitrages gouvernementaux se faisaient encore dans lâombre, entre Paul Biya et son prédécesseur Ahmadou Ahidjo. Mais lâancien président, retiré du pouvoir, refuse de rester passif.
Il convoque aussitÃŽt à sa résidence du Lac, à Yaoundé, tous les ministres originaires du Nord-Cameroun. à cette réunion cruciale assiste également Ibrahim Mbombo Njoya, fils du sultan des Bamoun et proche dâAhidjo.
Lâancien chef de lâÃtat ne cache pas sa colÚre. Pour lui, la réponse doit être radicale : provoquer une crise institutionnelle en obtenant la démission collective des ministres du Nord. Ce geste, pense-t-il, pourrait suffire à faire chuter le gouvernement Biya.
Mais lâunanimité nâest pas au rendez-vous. Seul Maïkano Abdoulaye, ministre de la Défense, adhÚre à cette stratégie. Bello Bouba, quant à lui, est tenté par la démission, mais pour une raison plus personnelle : la maniÚre abrupte dont il a été désavoué par le président. Finalement, le projet échoue.
La solidarité nordiste se fissure et lâhistoire retiendra cet épisode sous le nom de « Réunion du Lac » : le jour où une fronde ministérielle manqua de faire vaciller le pouvoir naissant de Paul Biya.
Pour aller plus loin; lisez les années Biya de Haman Mana
La terre est sale ! Si Ú ne mvit ! Ngo Bagdeu !
Arol KETCH â 07.09.2025
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