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Katoucha Niane, « La princesse peule » 

(1960-2008)

Quel destin tragique que celui de Katoucha Niane. Excisée à l’âge de neuf ans, abusée sexuellement à plusieurs reprises par un oncle alors qu’elle n’a que douze ans, engrossée à l’âge de dix-sept ans,  elle est forcée de se marier quelques jours après la naissance de sa fille, et pour couronner tout, elle est retrouvée morte dans la Seine en février 2008.

Née le 23 octobre 1960 à Conakry en Guinée, Katoucha est la fille de l’historien Djibril Tamsir Niane. Elle est excisée à l’âge de neuf ans pour se conformer à la tradition. Forcée de se marier alors qu’elle n’a que dix-sept ans, elle s’enfuit et s’exile à Paris. Elle y entame une carrière remarquable de mannequin et dévient l’un des tout premiers tops modèles noirs à arpenter les podiums célèbres. Elle deviendra l’égérie des maisons de couture mondialement reconnues parmi lesquelles Christian Lacroix et Yves Saint-Laurent.

L’allure majestueuse et gracieuse, Katoucha est surnommée dans le milieu de la mode la « princesse  peule » en référence à  son allure majestueuse et à ses origines peules. 

En tant que mannequin expérimentée, elle lance l’initiative « Ebène Top Model » afin d’assurer une plus grande représentativité des mannequins noires et de donner l’opportunité aux jeunes filles noires et métisses d’embrasser une carrière de Top Model.

En septembre 2007, elle publie Dans ma chair, livre témoignage de 325 pages dans lequel elle raconte son secret le plus intime : son excision. Elle s’engage dans un combat contre cette mutilation génitale en créant sa propre association : KPLCE (Katoucha pour la lutte contre l’excision) afin de dire non à cette mutilation et soutenir tous ceux qui en sont victimes. Ce combat lui vaudra des menaces de mort dans son pays.

Dans la nuit du 1er au 2 février 2008, « La princesse peule » est portée disparue alors qu’elle rejoint son domicile, une péniche amarrée au bord de la seine près du pont Alexandre III. 

En effet, après un dîner au restaurant de l’hôtel Costes à Paris, Katoucha se fait raccompagner, vers 2 heures du matin, par un ami au pied de la passerelle de La Petite Vitesse. Une péniche appartenant à son compagnon, Laurent-Victor Cotte. C’est la dernière fois qu’elle sera vue vivante.

Après une disparition d’un mois, son corps est repêché le 28 février dans la seine aux encablures de Boulogne-Billancourt. 

Les enquêteurs privilégient la thèse de la mort accidentelle. La famille de Katoucha ne croit pas au décès accidentel ou même au suicide et dépose une plainte pour meurtre. On note des indices troublant : le corps repêché de katoucha n’est pas tuméfié ou gonflé et pourtant elle aurait passé 4 semaines dans l’eau, il est étonnamment intact; son sac à main est retrouvé entièrement sec avec ses effets personnels alors qu’il devait être trempé par la pluie, katoucha n’avait pas de raisons de se suicider; elle était pleine de vie.

« La princesse peule » est inhumée à Conakry dans son pays natal le 14 mars 2008.

L’affaire est classée et on conclut à un accident. Hypothèse que la famille réfute catégoriquement, elle privilégie l’hypothèse d’un homicide.  Pour les avocats de la famille, “Justice n’a pas été rendue”

Aujourd’hui encore, les soupçons subsistent.

La terre est sale. Si è ne mvit.

Arol KETCH – 25.10.2022

Rat des archives 

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