Cysoul : ððð®ð§ð ðð«ðšðð¢ð ð ðð ð¥ð ðð¡ðð§ð¬ðšð§ ðððŠðð«ðšð®ð§ðð¢ð¬ð
Lâannée 2025 doit être celle de Cysoul. Dans un paysage où la musique camerounaise perd peu à peu son identité, où les jeunes artistes se tournent vers des rythmes étrangers, et où le public préfÚre des productions venues dâailleurs, un jeune talent se distingue par son authenticité et résiste avec bravoure, en restant fidÚle à ses racines : Cysoul.

De son vrai nom Fouda Etoudi Cyril, Cysoul est né en mars 1999 à Mbalmayo. DÚs son plus jeune âge, il se plonge dans lâunivers musical. Il a le même profil que les grandes icÃŽnes de la musique camerounaise. En effet, à seulement 9 ans, il développe une passion pour la musique et commence à composer dÚs la classe de 6áµ.
Autodidacte, il façonne son style en explorant les disques de son pÚre. A lââge de 11 ans, accompagné de lâorchestre de son lycée, il remporte une premiÚre compétition musicale et fait ses débuts sur scÚne dans les cabarets de Yaoundé. Ces expériences précoces lui permettent de maîtriser lâart du live, un format quâil chérit particuliÚrement.

En 2011, alors élÚve au lycée de Ngoa-Ekelle, il participe à un concours musical organisé par Coca-Cola et se révÚle comme un talent prometteur. Par la suite, il intÚgre plusieurs orchestres, tels quâAkanga Art, Mozart Music Class et Djawal Group, multipliant les performances dans les cabarets et les événements musicaux. En 2016, il cofonde le groupe 4ROARZ avec des amis et renforce sa présence sur la scÚne musicale.
En 2017, Cysoul se fait remarquer avec des reprises, dont celle dâun titre de KO-C, qui obtient un succÚs dâestime et marque ses débuts dans le milieu professionnel. à 18 ans, il décide de se consacrer entiÚrement à la musique, abandonnant ses études.

En 2018, il sort le titre « Câest Dans lâeau », suivi en 2019 par « Bouge » et lâEP « Ãclosion », une collection de sept morceaux qui mettent en avant son talent de compositeur et de guitariste acoustique. Parmi ces titres, « LâÃternité », une rumba chantée en ewondo, se démarque en démontrant que les langues locales peuvent sâadapter à des genres variés.
En 2019, il devient le plus jeune lauréat du Prix Goethe Découverte aprÚs avoir brillamment interprété lors du casting « Se Oa Nu », un classique de Ben Decca. Ce prix lui ouvre les portes dâun projet ambitieux : produire un album de 12 titres avec lâinstitut Goethe. Ainsi naît « Akiba », un chef-dâÅuvre qui célÚbre les rythmes camerounais et les langues locales.
Contrairement à ses contemporains, Cysoul choisit de sublimer le patrimoine musical national au lieu dâimiter platement les tendances étrangÚres. Cet album explore divers genres, allant du bikutsi au makossa, en passant par des rythmes bamilékés. « Se Oa Nu » et « Opah » témoignent de cette richesse musicale. Avec « Akiba », il pose les bases de sa signature musicale : la pop ethnique, un savant mélange de tradition et de modernité.
Dans un contexte où la programmation musicale domine, Cysoul se distingue avec lâalbum « Akiba », accompagné dâun orchestre à lâancienne, une démarche qui confÚre authenticité et profondeur à son Åuvre. Cet album riche propose des titres tels que « Emma », « Awu », « Nnem », « Assimba », et « Je veux une femme ». En 2019, il atteint la finale du Prix Découverte RFI grâce à sa chanson « Emma », une performance qui consolide sa place parmi les grandes promesses de la musique camerounaise.

En 2021, Cysoul marque un tournant avec « Illusions », un album qui confirme son talent et sa maturité artistique. Parmi les titres phares, « Mouto », « CharlÚne », « Je sais », « Ma route », « Son a mouto », « Je tâaimais », et « Issiéh » connaissent un succÚs retentissant ; consolidant sa place parmi les figures majeures de la scÚne musicale camerounaise. Reconnu pour sa voix unique, Cysoul est lâun des artistes les plus recherchés pour des collaborations, et chaque featuring bénéficie de son éclat.
Pour sâen convaincre, il suffit dâécouter des titres tels que « Salazar » avec Tenor, « Ndolo Bobé » avec Lydol, « Santé » avec Ful et GBC the Yemba, ou encore « Chérie » avec Tâneeya. Dâautres collaborations mémorables incluent « Commando » avec Ayanne, « Combien de fois » avec Mr Shyne, « Mal aimé » avec Nabila, « Même priÚre » avec Belâyv, « Family » avec Gomez Oba, « Je tâaime à cause de toi » avec Pretty, et « Me Kon Wu » avec Krys M. à chaque fois, son interprétation sublime les morceaux.

Cysoul traverse aisément une palette de genres musicaux, passant du bikutsi à la rumba, du makossa au bendskin, en explorant également la nu-soul, la pop, et le R&B. Sa musique est enrichie par une pluralité linguistique quâil assume pleinement, chantant en ewondo, eton, duala, ghomala, français, et anglais.
Parmi ses chefs-d’Åuvre, « Je tombe aussi » se distingue comme lâune de ses chansons les plus abouties. Véritable déclaration dâamour, cette ballade est une lettre poignante adressée à sa future épouse; elle illustre une fois de plus la sensibilité et la profondeur de son art.
Lâalbum « Rédemption », paru en décembre 2023, est une véritable pépite musicale à savourer sans modération. Composé de 13 titres, il illustre à merveille lâart du syncrétisme entre tradition et modernité. Cysoul y fait tomber les barriÚres entre les styles et fusionne les genres avec audace : essewe, bolobo, makossa, rumba, bikutsi, soul, R&B, et pop se mêlent harmonieusement.

Cet opus regorge de featurings remarquables, notamment « Doucement » avec Pit Baccardi, « Ebolâam » avec le talentueux Henâs, et « Molo » avec Teety. Parmi les morceaux marquants, « Mavini », un bikutsi enflammé porté par une guitare-balafon vibrante, invite irrésistiblement à la danse. En plus dâexplorer lâamour, Cysoul aborde avec sensibilité des thématiques sociétales, comme en témoigne « Câest pas bon », un poignant plaidoyer contre les violences faites aux femmes. « Mona Minga », quant à lui, rivalise avec les plus grandes chansons de rumba.
Lâalbum, structuré en plusieurs mouvements â lent, constant et accéléré â reflÚte sa diversité rythmique, incarnée par des titres tels que « AccélÚre ». Avec « Lily », Cysoul transporte lâauditeur dans lâunivers chaleureux des cabarets, véritable signature de son art. Sa voix suave enrichit des compositions aussi douces que « Piqué », « Le Bon », et « Molo », tout en offrant des morceaux dynamiques et éclatants comme « Vaisseaux ».

Lors de la 12ᵠédition des Balafon Music Awards, Cysoul a brillé en remportant quatre distinctions : chanson dâinspiration traditionnelle, voix masculine de lâannée, album de lâannée pour « Rédemption », et artiste de lâannée 2024. Dans cette lancée, nous espérons que 2025 sera encore plus éclatante pour lui. Cysoul incarne lâavenir de la musique camerounaise authentique, réussissant à intégrer les influences étrangÚres tout en restant fidÚle à la richesse et à la diversité du patrimoine musical quâil sâattache à réinventer.
Quelle est ta chanson préférée de Cysoul ?
La terre est sale ! Si Ú ne mvit ! Ngo bagde !
Arol KETCH – 05.01.2024
Rat des archives