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Wangari Muta Maathai

Il y a 12 ans mourrait Wangari Muta Maathai

(1940-2011)

L’oubli est la ruse du diable !

« Même au 21ème siècle avec la foi, le courage et une cause juste, David peut encore battre Goliath » Wangari Muta Maathai

Prix Nobel de la paix en 2004 pour « sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix », la Kényane Wangari Maathai a passé sa vie à défendre les droits des femmes et à travailler pour l’écologie.

En 1977, elle crée le mouvement de la ceinture verte (Green Belt Movement) qui défend les forêts. Ce mouvement soutenu par les kényanes à travers le pays, a planté plus de trente millions d’arbres en 16 ans pour éviter la déforestation, la désertification, l’érosion des sols, facteurs d’appauvrissement des populations rurales au Kenya et en Afrique en général.

Cette bataille ne s’est pas limitée au Kenya. Elle s’est étendue à toute l’Afrique puis à toute la planète. Ce sont des milliards d’arbres qui ont finalement été plantés dans le monde sur son impulsion. L’engagement de Wangari Maathai pour les arbres lui a valu le surnom affectueux de « Mama miti », la « maman des arbres » en swahili.

Elle est aussi affectueusement surnommée « la femme des arbres » (tree woman).

Wangari Maathai est parmi les premières à avoir pointé du doigt la responsabilité des Occidentaux dans le changement climatique, sans ménager pour autant les dirigeants africains : « Certains gouvernements, y compris le mien, ont facilité le pillage des forêts,

la dégradation des terres, et les pratiques agricoles non viables ».

Très active aussi bien dans le domaine de l’environnement que dans celui de la défense des droits de la femme, elle a été également dirigeante du « Maendeleo ya wanawake » (conseil national des femmes du Kenya).

Mère de 3 enfants, elle divorce en 1979. Son mari réclame le divorce car il estime qu’elle avait un « trop fort caractère pour une femme » et qu’il était « incapable de la maîtriser ».

Sous la présidence de Daniel Arap Moi, elle est emprisonnée plusieurs fois (notamment, en 1991 où elle est libérée sous caution suite à une lettre d’Amnesty International) et violemment attaquée pour avoir demandé des élections multipartites, la fin de la corruption et de la politique tribale.

Elle mène des actions non violentes, et se retrouve à plusieurs reprises avec les militants

de son mouvement ; battue par la police.

En décembre 2002, elle est élue au parlement kényan et devient vice-ministre de l’Environnement en 2003. En 2004, elle décroche le prix Nobel de la paix, c’est la première fois que ce prix distingue une militante pour l’environnement. « Mama miti » a aussi été la

première femme d’Afrique de l’Est et centrale à obtenir un doctorat (en biologie) puis la première Kenyane à occuper une chaire universitaire (en anatomie vétérinaire).

Véritable panafricaine, elle rêvait d’une Afrique unie et prospère :

« Nous n’avons le droit ni de fatiguer, ni de renoncer ». « Nous sommes toujours des micro-nations, il nous faut des Hommes politiques capables de s’assoir ensemble pour notre union, pour qu’on défende nos intérêts communs. Apprenons à aller de l’avant

tous ensembles ! Parce qu’au 21ème siècle, une micro-nation toute

seule ne peut pas faire grand-chose »

Femme courageuse, exceptionnelle et travailleuse, elle restera un modèle d’inspiration pour les générations futures. Wangari Muta Maathai est décédée dimanche 25 septembre 2011 à l’âge de 71 ans des suites d’un cancer.

Arol KETCH – 25.09.2023

Rat des archives

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