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Cyrille BOJIKO, l’audace d’entreprendre

Cyrille BOJIKO, fondateur et directeur général du groupe Balafon Média vient de publier aux éditions du Muntu un ouvrage intitulé : “On n’arrête pas le vent”. Ce livre qui retrace le parcours de cette icône des médias au Cameroun est bien plus qu’une simple autobiographie; c’est un recueil de leçons de vie, d’expériences et de motivations.

On y découvre le parcours jalonné d’embûches d’un jeune entrepreneur qui parti de rien a réussi à bâtir l’un des plus puissants empires médiatiques du Cameroun avec pour principaux bagages : l’audace et le travail.

En effet, rien à priori ne le prédestinait à une brillante carrière dans l’univers des médias. Cyrille BOJIKO est le troisième d’une fratrie de sept enfants; il est né à Douala le 11 janvier 1976 d’un père transporteur et d’une mère commerçante. Dès sa tendre enfance, il formule déjà son projet de vie à travers la prière du petit écolier : “ Seigneur aide moi à être un homme honnête, juste, droit et utile à la société”.

Pensionnaire à l’internat de Ndoungué, le jeune collégien se comporte comme un journaliste et relate l’actualité à ses camarades à chaque fois qu’il y a un moment de libre entre deux cours. Il est déjà passionné de radio et ne se sépare pas du petit poste radio à piles que lui a offert son père.

Le jeune collégien est déjà un leader; tout au long de son parcours scolaire, il occupe des postes de responsabilité afin de se mettre au service du collectif : chef de classe à Ndoungué, sous-chef et président de la coopérative du lycée de Mbouda. C’est un rassembleur. Durant ces différents mandats, il innove et fait preuve de rigueur, ce qui lui attire très souvent des ennuis. L’adversité, il l’a connue très tôt.

Le jeune collégien montre déjà des prédispositions pour l’organisation, la présentation des évènements et un intérêt accru pour la culture. De retour à Douala (après des études à Mbouda), le passionné de football commence à écumer les cabarets de la place afin d’offrir ses services comme impresario. Il commence à faire la radio et adopte le nom “Cyrille BODOU” pour rester dans l’anonymat et ne pas attirer l’attention de son père qui pressentait déjà la destinée de son fils. “BODOU”est une composition de ses deux noms : BOJIKO et DOUONTIO. Le malheur frappe à sa porte; il perd son père en 1997 et décide d’assumer fièrement le nom BOJIKO pour faire honneur à son père.

Après des 3 échecs au probatoire, il rejoint la ville d’Abong-mbang et réside chez frère pour composer le BAC. Son charisme naturel s’impose à nouveau dans cette bourgade; il est une véritable vedette locale. Très proche du censeur du lycée, il est chargé des affaires culturelles et est même l’impresario de la ville; tout ceci agace son frère aîné qui préfère que son cadet se consacre exclusivement à ses études.

A l’obtention de son baccalauréat F3 (électrotechnique), il décide de se former dans le domaine de la communication. Ne pouvant pas présenter le concours de l’ESSTIC. Il entame une formation en journalisme à l’Institut Ndi Samba Supérieur à Yaoundé. En 2001, il obtient son brevet de technicien supérieur en communication d’entreprise à l’institut Siantou Supérieur de Yaoundé; participe au lancement de la radio aux commandes de la matinale.

On apprend en parcourant cet ouvrage que Cyrille Bojiko a été au cœur de la conception et la création de la radio Magic FM à Yaoundé. ll a créé Magic FM en 2001, lui a donné ce nom, a choisi la ligne éditoriale, la charte etc. Il crée la radio mais ne va pas y travailler car le promoteur trouve qu’il n’a pas les épaules assez solides pour porter le projet qu’il a créé. C’est une grosse frustration personnelle. Il retourne à Radio Siantou prendre service la queue entre les jambes. On comprend donc que son désir d’entreprendre est aussi né des frustrations rencontrées tout au long de son parcours.

Il rejoint la CRTV en 2002 et y reste jusqu’en 2008. Il a exercé comme chef de service Animation et de la Programmation Musicale à la CRTV FM 105 Douala et Chef de Service Adjoint en charge de la Régie d’Antenne et des Droits d’Auteurs. Il a animé plusieurs émissions à succès à la CRTV : Champions, Feux d’artifices, Tam-tam week-end.

Son recrutement aux commandes de l’émission Champions est toute une histoire de persévérance et de baraka. Il a été retenu malgré un casting désastreux.

Se sentant à l’étroit et embarqué dans la routine, il quitte la CRTV; rejoint Canal 2 international et Sweet FM à Douala comme animateur et producteur. Il en avait fait la promesse à Colette Chatué qui avait déjà tout essayé pour l’avoir. Il marque son empreinte : des débuts tonitruants à la matinale de Sweet FM, la conception de plusieurs programmes dont le fameux “sacré matin” qui est aujourd’hui son identité remarquable. Il a été impresario durant deux éditions des canal 2’or. Après l’aventure, Canal 2, il se focalise sur son entreprise « Capricorne », agence événementielle née en 2008.

De belles rencontres ont marqué son parcours. Parmi celles-ci, la rencontre fortuite avec madame Adélaïde à un mariage où il était censé être imprésario. Quoique rejeté ce jour-là, il a été élevé grâce à son humilité et son sens du service. Cette dame l’a introduit au sein de plusieurs multinationales où il avait en charge l’animation et l’organisation d’évènements contre forte rétribution. Il a gagné de nombreux contrats juteux grâce à cette dame de l’ombre.

Encouragé par Marie Claire, son amour de jeunesse, de galère rencontrée en 1996. Il prend le chemin de l’exil. En 2009, il décide de rejoindre le Canada.

Il ne trouve pas sa place dans ce pays et décide après une longue période d’hésitations de rentrer au Cameroun le 5 novembre 2010 pour reprendre tout à zéro. Il se dit alors : « je suis de retour, je suis un conquérant, je viens marquer mon temps ». Dès le lendemain de son retour au pays natal, il commence à se chercher, à trouver son chemin au quotidien.

Radio Balafon naît 6 mois après son retour au Cameroun. Le projet balafon est le projet de toute sa vie. Pour le bâtir, il s’est entouré d’un noyau dur de fidèles et a su capitaliser son expérience canadienne. Il rencontre Emmanuel Koko qui faisait de l’animation devant un magasin pour la promotion de certains produits. Il voit déjà en lui un bon parleur pour le côté commercial de sa radio. Koko est séduit par le projet et démissionne de son poste à sky one radio pour suivre Bojiko. Blaise Pascal Talla, un ancien de radio Batcham aujourd’hui policier, lui présente Marie Flore Amassana qui ne l’a plus quitté jusqu’à ce jour. Aude Ngosso est aussi de la partie.

Parmi ses soutiens historiques du début, Ozenne Deffo, qui a pris le risque de lui octroyer un contrat publicitaire de 20 millions alors que Balafon n’était qu’à ses balbutiements. Jean Bernard Onguéné a toujours cru en ce projet.

L’honorable David Manfouo lui a été d’un apport considérable et l’a beaucoup inspiré; il va lui prêter 4 millions à rembourser avec intérêt. Et BOJIKO de le remercier : “ Tu m’as rendu prospère sans me donner 100 francs”.

Radio balafon lance son premier son dans les airs le 30 avril 2011 et est aujourd’hui dans un environnement ultra concurrentiel, la radio la plus écoutée de Douala.

Pour Cyrille BOJIKO, la réussite ne se mesure pas en terme de quantité d’argent amassé dans le compte bancaire mais en terme de nombre de BOJIKO qu’il peut créer et encadrer. Dans son domaine, il souhaite former et transmettre, partager son expérience avec un public plus large. Il demande aux jeunes de venir apprendre auprès de lui.

La marque BOJIKO c’est aussi ses méthodes de management. Une conception du management particulière. Un management bienveillant et de proximité qui fait de lui :

“un bon boss, un mentor, un père, un grand frère”.

Ce livre inspirant regorge de leçons éprouvées sur l’entreprenariat au Cameroun. Le parcours de vie de Cyrille Bojiko démontre que sur le chemin de l’entreprenariat, il est impératif d’être passionné, de savoir saisir les opportunités, de résister aux oppositions en nourrissant sa confiance pour affronter l’adversité. L’entrepreneur doit aussi se rendre utile pour les autres, se former sans se détourner de sa vocation et ne pas forcément mettre l’argent en premier. Le mindset de l’entrepreneur en un seul mot, c’est l’audace : oser prendre des décisions difficiles et courageuses, avoir le courage d’entreprendre même sans moyens suffisants, ne pas avoir peur de tomber mais trouver le courage pour se relever car c’est parfois en tombant qu’on se découvre, prendre des risques. D’où la nécessité de savoir tirer profit de chaque situation, même les plus désastreuses; être capable de transformer ses frustrations en énergies positives. Ce chemin difficile nécessite de s’entourer de personnes de qualité, de bâtir une bonne réputation afin de construire un réseau efficace.

Le parcours de Cyrille Bojiko démontre qu’il est important de garder à l’esprit le but à atteindre malgré les vents contraires et aussi, ne pas hésiter à suivre ses intuitions.

Cyrille BOJIKO est un travailleur acharné qui a apporté une nouvelle façon de faire à la radio et la télé, une nouvelle manière de faire de l’animation. Il souhaite qu’on se souvienne de lui comme celui qui est venu enrichir le paysage audiovisuel au Cameroun, voire apporter un coup de pouce au secteur de la radio et de la télé.

Il a su se démarquer dans son domaine; il a décidé de croire au rêve africain, s’investir en Afrique, construire quelque chose d’impactant pour son pays et réussir à influencer le reste du monde. Ce qui lui vaut aujourd’hui la reconnaissance internationale. Il a été personnellement invité aux Etats-Unis en mai 2022 par le Maire de Houston en tant que jeune qui impacte le continent africain par ses actes et ses réalisations professionnelles.

Nul doute que le Cameroun de demain se fera avec Cyrille Bojiko car, on n’arrête pas le vent.

Le livre est disponible en vente en contactant ce numéro : 677 09 09 00

En ligne sur Amazon : https://www.amazon.fr/dp/B0CHKY67WF

Arol KETCH – 24.11.2023

Rat des archives

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