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Cโest votre Histoire!
Cโest lโexclusion de lโUnion des Populations du Cameroun (UPC) des รฉlections dรฉcisives de 1956 qui dรฉclencha la guerre du Kamerun.
Le 13 juillet 1955, lโadministration coloniale franรงaise prononce lโinterdiction et la dissolution de lโUPC, tenue pour responsable des รฉmeutes de mai de la mรชme annรฉe.
Pourtant, dans un apparent geste dโapaisement, les autoritรฉs รฉvoquent la possibilitรฉ dโune amnistie qui permettrait au mouvement de revenir dans le jeu รฉlectoral.
Ce projet, toutefois, nโรฉtait quโun leurre. Pierre Messmer, alors haut-commissaire de la Rรฉpublique franรงaise au Cameroun et vรฉritable maรฎtre du calendrier รฉlectoral, instrumentalise cette promesse pour mieux tromper lโUPC.

Son objectif rรฉel : neutraliser le parti, lโexclure durablement du champ politique et lโempรชcher de participer aux รฉchรฉances ร venir.
Ainsi, lโUPC est officiellement รฉcartรฉe des รฉlections de dรฉcembre 1956, qui doivent aboutir ร la mise en place de lโ Assemblรฉe territoriale devant conduire au futur gouvernement camerounais.
Pour les autoritรฉs franรงaises, il sโagissait clairement de barrer la route ร leur principal opposant, lโunique force politique structurรฉe rรฉclamant ouvertement lโindรฉpendance immรฉdiate du Cameroun.
Cette exclusion suscite lโindignation des militants de lโUPC, qui voient se dessiner une administration dominรฉe par des partis nโayant pas menรฉ la lutte contre le colonialisme.
Face ร cette injustice, lโUPC opte pour une rupture radicale : empรชcher la tenue du scrutin auquel elle est exclue.
Le mot dโordre est lancรฉ dans lโurgence.
ร travers ses structures clandestines, le parti met sur pied une organisation paramilitaire : le Comitรฉ national dโorganisation (CNO). Les cadres sont mobilisรฉs pour recruter et structurer la rรฉsistance.
Une date est fixรฉe pour le passage ร lโaction : le 18 dรฉcembre 1956 ร 18 heures. Pour la premiรจre fois, lโUPC transforme une partie de son appareil politique en une organisation armรฉe.

Lโobjectif est clair : instaurer un boycott actif sous le mot dโordre ยซ Zรฉro รฉlection ยป.
Le 18 dรฉcembre marque le dรฉbut de lโinsurrection.
La ligne tรฉlรฉphonique entre Douala et Yaoundรฉ est coupรฉe, un train de marchandises dรฉraille entre Edรฉa et Esรฉka, des explosifs sont placรฉs sur des ponts, des poteaux รฉlectriques sont sabotรฉs et dรฉcorรฉs de drapeaux rouges au crabe noir, symbole de la lutte. Des maisons sont incendiรฉes, certains candidats รฉliminรฉs.
Le 23 dรฉcembre, jour du vote, des bureaux รฉlectoraux sont attaquรฉs et dรฉtruits.
Lโadministration coloniale rรฉagit avec violence : des renforts sont dรฉployรฉs et la rรฉpression sโintensifie. Le pays sโembrase. La guerre vient de commencer. Elle durera jusquโen 1970, avec lโexรฉcution dโErnest Ouandiรฉ, dernier dirigeant de lโUPC en lutte armรฉe.
Le e ยซ maquis ยป au Cameroun est donc nรฉ pour empรชcher la tenue dโune รฉlection jugรฉe illรฉgitime et profondรฉment injuste.
Lโoubli est la ruse du diable!
La terre est sale ! Si รจ ne mvit ! Ngo Bagdeu!
Arol KETCH – 22.07.2025
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