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Ketty Sina, la clodette Camerounaise


C’est un véritable conte de fée. C’est l’histoire d’une cendrillon de l’époque disco. Rien à priori ne la prédisposait à la lumière des projecteurs. C’est l’histoire d’une fille qui vient de loin. Une petite fille du pays Bamiléké qui n’avait jamais rêvé d’une vie de star loin de son pays.
Ketty est née en 1957 au Gabon et va grandir à Ebolowa; elle grandit au sein d’une famille très modeste, son père est épicier et sa mère est étalagiste au marché ( bayamselam). Elle sera élevée à la dure. Chaque matin, elle se lève à 4h pour aller acheter les vivres frais que sa maman doit vendre avant d’aller à l’école. Ses parents sont stricts et attachés aux traditions.
Ketty est un enfant très fragile, maladive, pas brillante à l’école, trouillarde. Elle est très mal dans sa peau, un enfant triste qui ne rêve pas loin. A l’âge de 15 ans, elle décide de s’émanciper de sa famille pour pouvoir avoir un peu de liberté. Elle est mariée de force à l’âge de 16 ans. Ce mariage arrangé va lui permettre de s’envoler pour la France retrouver son époux en 1973. A Paris elle est inscrite dans une école de couture. Elle va souffrir le martyr. Elle est une femme battue, la boniche de service. Une vie triste loin des siens.


Grâce à l’intervention des services sociaux elle se sépare de son mari. Pour se changer les esprits, elle s’évade en soirée pour aller faire la fête en boite de nuit. Ketty est une belle femme, longiligne, un corps élancé, des jambes galbées et une poitrine généreuse. Elle séduit. Pour la première fois, elle prend conscience de ses atouts physiques.
C’est dans le milieu de la nuit qu’elle fera la rencontre qui va changer sa vie : Claude François; la vedette de la chanson française de ces années là. Signe du destin ou simple hasard, elle se prénomme en réalité Françoise et lui , François.
Nous sommes en 1976, dans une boîte de nuit l’Elysée-Matignon, Claude François flashe sur la belle femme africaine et 3 jours plus tard, elle rejoint l’équipe des clodettes. Le jeune fille pas bien dans sa peau va se métamorphoser, elle devient excentrique. Ketty apprend les chorégraphies et se retrouve propulsée dans le monde de Cloclo, qui la surnomme malicieusement  » La bangala aux longues jambes « .Avec Claude François, elle passera les meilleurs moments de sa vie dont une tournée mémorable en Afrique.
A la mort de Claude François, c’est la descente aux enfers pour Ketty. Elle embarque pour l’Italie pour fuir le matraquage médiatique consécutif à la mort de Claude François. Elle devient gogo danseuse. Elle, qui était habituée à faire de grandes scènes avec Claude François doit à présent se livrer en prestation dans des petits clubs de danse. Elle essaie de rebondir en devenant danseuse au Paradis Latin. Mais le succès n’est pas au rendez-vous.Elle devient meneuse de revue durant douze ans au cabaret de l’Alcazar, où elle incarne Joséphine Baker, dansant seins nus avec une ceinture de bananes autour de la taille comme aux temps des colonies.


On la retrouve aussi comme danseuse dans plusieurs clips à succès de l’époque dont le fameux Cuba des Gibson Brother’s.
En 1992, elle décide de s’investir dans la mode, en lançant la première agence de mannequins noirs à Paris. Ce projet va la ruiner. Elle se retrouve divorcée de son second mariage, endettée, on lui enlève la garde de ses enfants. Elle hypothèque ses biens, elle sombre dans la dépression. Elle est au plus bas, une véritable loque humaine.
Elle rebondit à la fin des années 90 dans la restauration. Elle devient propriétaire du Kamukera, un restaurant africain parisien décoré de souvenirs de Claude François.Ketty Sina a été Clodette pendant près de deux ans et à la mort de Claude François ( 11 mars 1978) elle se retrouvait au Gabon pour tourner un film. En réalité, elle avait inventé un souci familial en Afrique pour aller tourner discrètement un film.
Ketty Sina a connu des hauts des bas dans sa vie et à chaque fois qu’elle a connu des moments difficiles, elle a trouvé la force se relever. Comme chantait Claude François : “ ça s’en va et ça revient”.
En 2013, elle écrit un livre auto-biographique pour raconter sa vie et son parcours : “Je n’ai pas toujours dansé”.
Les icônes de la musique Camerounaise ( Tome 2)
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Arol KETCH

Rat des archives

Fourmi Magnan Egarée

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