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Il y a 51 ans l’assassinat d’Amilcar Cabral

Amílcar Cabral un révolutionnaire et un leader anti-colonial africain, connu pour son rôle dans la lutte pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert.
Panafricaniste dévoué et convaincu, Cabral considérait son combat comme l’une des étapes devant conduire à l’émancipation du peuple africain et à la création d’une union africaine.
Il est le fondateur du parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert qui amena à l’indépendance ces deux Etats colonisés par le Portugal. Le PAIGC se bat contre l’armée portugaise sur plusieurs fronts à partir des pays voisins notamment la Guinée Conakry où avec l’aide de Sékou Touré, il a construit des cellules clandestines.


Le PAIGC parvient peu à peu à contrôler le sud du pays, mettant en place de nouvelles structures politico-administratives dans les zones libérées. Amílcar Cabral déploie une activité diplomatique très intense pour faire connaître son mouvement et en légitimer l’action auprès de la communauté internationale.
L’action menée par Amilcar Cabral rend l’indépendance de Guinée Bissau inéluctable mais les portuguais ne souhaitent pas partir.
Et pour rester et contrecarrer la marche vers l’indépendance; il faut absolument éliminer Cabral et Sékou Touré qui lui sert de base arrière.
Le 20 janvier 1973, Amilcar Cabral est froidement assassiné à Conakry soit 6 mois seulement avant l’indépendance de la Guinée-Bissau. Cabral ne verra donc jamais la reconnaissance de l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap- Vert par le Portugal le 10 septembre 1974, cause pour laquelle il a combattu pendant plus de 20 ans.


Il a été trahi par les siens. Le cancer de la trahison qui ronge les mouvements africains. Ce cancer qu’il avait dénoncé dans un discours mémorable lors des obsèques Kwame Nkrumah.
Les responsables de l’assassinat étaient des dissidents du PAIGC, dont le commandant Inocêncio Kani. Ils ont agi avec le soutien ou l’approbation de certains responsables du gouvernement guinéen de l’époque.
Ils ont été retournés par le gouvernement portuguais qui leur a proposé de leur remettre l’indépendance à condition que Amilcar Cabral soit assassiné et le PAIGC supprimé.


Samedi 20 janvier 1973, Joachim Chissano et une délégation mozambicaine donnent une conférence à l’école des cadres du PAIGC en Guinée Conakry. Amilcar Cabral qui assiste à une réception à l’ambassade de Pologne, ne peut pas s’y rendre.
Vers 23 h, Amilcar Cabral accompagné de son épouse, Anna Maria est aux commandes de son véhicule pour retourner à son domicile. Aux encablures de son domicile, il est aveuglé par les phares d’un véhicule qui bloque la route. Cabral descend de son véhicule et reconnaît des dissidents du PAIGC. Ceux-ci braquent leurs armes contre lui et lui donnent l’ordre de les suivre. Cabral refuse. Les conjurés avaient pris le temps de bien préparer leur coup;


Ils savent que Cabral est seul et que les autres militants sont retenus à la conférence des mozambicains. Confronté à la résistance de Cabral, commandant Inocêncio Kani prend son pistolet et tire à bout portant sur Cabral.
Cabral s’effondre mais trouve quand même la force de demander à ses agresseurs les raisons qui les poussent à poser un tel acte. Les militaires qui accompagnent Kani achèvent Cabral d’une rafale de mitraillettes. L’épouse de Cabral va assister à l’exécution de son mari depuis le véhicule dans lequel elle se trouvait.
Malgré sa mort prématurée, Cabral est resté une figure emblématique de la lutte anti-coloniale en Afrique et son héritage perdure.


Arol KETCH – 20.01.2024
Rat des archives

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