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Sipho Thwala – le tueur en série qui étranglait les femmes

C’est l’histoire d’un violeur et un tueur en série sud-africain qui déteste foncièrement les femmes. Ses victimes ne sont que des femmes qu’il tue froidement avec une rare cruauté. Il a été surnommé “l’étrangleur de Phoenix” parce qu’il avait pour habitude d’étrangler ses victimes et d’abandonner leurs corps dans les plantations de canne à sucre. 

Bien que vivant dans une cabane au fond d’un township; c’est un garçon très intelligent et cultivé. Il parle anglais, afrikaans et zulu bien qu’il n’ait pas dépassé le stade de l’école primaire.

Nous sommes à Phoenix, une bourgade située à 25 km au nord-ouest de Durban dans le  KwaZulu-Natal. Le coin est rural et les populations s’adonnent à la culture de la canne à sucre. Ce jour-là, Sipho Thwala, la trentaine entamée, approche une jeune fille du coin. Avenant, poli et gentleman, il propose à cette dernière un travail et demande à celle-ci de l’accompagner pour qu’il lui explique en quoi consisterait son travail. Heureuse, la jeune dame remercie le ciel pour cette manne qui vient de tomber. 

Sipho Thwala demande à la jeune fille d’emprunter avec lui un raccourci en traversant le champ de cannes à sucre. Ne se doutant de rien, elle s’exécute. 

Alors qu’elle s’engage dans le champ de canne à sucre, celui qu’elle prenait pour son bienfaiteur l’attrape brutalement par derrière, la frappe et défait ses vêtements pour la violer. La jeune dame se laisse faire et supplie son agresseur de ne pas la tuer. Elle a compris qu’elle est face à un prédateur sexuel, un psychopathe capable de l’assassiner. Elle se montre très douce à l’endroit de son bourreau à tel point qu’après l’avoir violée, celui-ci lui demande d’être sa petite amie. Alors qu’elle prend un moment de réflexion avant de donner sa réponse, son agresseur se met à la frapper avec une violence inouïe. Elle comprend alors qu’elle doit faire ce qu’il désire pour espérer avoir la vie sauve. Elle lui dit donc qu’elle accepte d’être sa petite amie. Sous l’emprise de l’émotion, Sipho Thwala fond en larmes et lui laisse la vie sauve.

Mais qui est donc ce Sipho Thwala qui viole et assassine les femmes dans les plantations de canne à sucre? Pourquoi s’attaque-t-il uniquement aux femmes ?

Sipho Mandla Agmatir Thwala est né en 1968 à KwaMashu en Afrique du Sud. Il grandit dans un milieu rural. Il connaît une enfance malheureuse et difficile. Il n’a jamais connu son père et son beau-père très violent le bat régulièrement et finit par l’abandonner alors qu’il est un enfant. Le petit Sipho Thwala est aussi en manque d’amour maternel. Sa mère ne l’aime pas et le lui fait savoir en le bastonnant régulièrement parce qu’elle le trouve têtu et turbulent.  Le jeune garçon se réfugie dans la solitude et le silence. C’ est un enfant calme, introverti et solidaire. C’est aussi un sociopathe qui méprise grandement les normes sociales. Il commence à travailler dès l’adolescence mais ça se passe mal à chaque fois; il ne garde pas un emploi plus d’un mois. Il multiplie les petits boulots. 

Sipho trouve consolation auprès d’une jeune fille dont il est follement amoureux; il espère panser ses plaies auprès d’elle. Un jour, cette dernière lui annonce qu’elle est enceinte; Sipho est aux anges, il est heureux à l’idée d’être papa. Malheureusement sa petite amie va avorter sans lui dire. Ayant appris la nouvelle, Sipho est rongé par la  rancœur,  la tristesse et la colère. L’homme jadis calme et introverti devient subitement brutal et colérique. C’est le début de sa folie meurtrière.

C’est en 1996 qu’il commence à violer et à tuer. Il commence alors  à collectionner des vêtements et sous-vêtements féminins.

Son procédé est généralement le même. Intelligent, gentil et charmant, il séduit, sympathise avec  les femmes du coin et les attire dans les plantations de canne à sucre de Mount Edgecombe de la petite ville de Phoenix. Il leur promet généralement un emploi de domestique dans un hôtel ou un emploi dans une plantation de cannes à sucre. Il leur explique alors qu’il va les amener dans un endroit pour leur présenter en quoi consistera leur travail. 

Une fois qu’il réussit à gagner la confiance de sa proie et qu’elle a accepté de le suivre dans les plantations de canne à sucre, il assomme violemment sa victime, l’attache en suivant un rituel zulu puis la viole en l’étranglant. Les champs de cannes à sucre sont denses et hauts d’environ 2, 50 m. Il est quasiment impossible d’entendre les cris des victimes ou même de retrouver leurs corps. Sipho Thwala  a grandi et travaillé dans les champs de canne à sucre; il est dans son écosystème. 

Après avoir commis son forfait, il met généralement le feu aux plantations dans l’optique de détruire toutes preuves de son forfait. Il a tué en 19 femmes et pour 10 viols. Une seule femme parvint à lui échapper.

En 1997, les policiers de la ville de Phoenix réalisent qu’une seule et même personne est l’auteur du meurtre de plusieurs femmes dans des champs de canne à sucre. L’hypothèse de l’existence d’un tueur en série se précise puisqu’il y a de grosses similitudes entre ces différents meurtres. Les victimes sont retrouvées attachées, les pieds et les mains liés dans le dos, la tête entourée avec un morceau de leur vêtement. 

Grâce à l’aide de la profileuse Micki Pistorious, la police découvre d’autres corps cachés en état de décomposition dans les champs. Les soupçons se dirigent vers Sipho Thwala.

En effet, les fins limiers de la police sud-africaine vont réussir à établir une correspondance entre l’ADN trouvé sur ses victimes et l’ADN de Sipho retrouvé sur une victime en 1994 alors que Sipho Thwala avait été arrêté et acquitté d’un viol.  De plus, la profileuse Micki Pistorious va donner plusieurs autres indices capitaux à la police: le tueur est un zoulou , il habite dans le coin,  il connaît les champs comme sa poche, il avait d’abord violé avant de commencer à tuer.  

Le tueur en série est arrêté le 14 août 1997 chez lui; il n’oppose aucune résistance. On découvre dans sa cabane des montres de femmes et des bouts de tissus des vêtements ayant appartenu à ses victimes. Il passe aux aveux complets et le lendemain matin, il conduit les policiers sur les lieux de ses différents crimes.

Lors de son procès,  il dira avoir assassiné ces femmes parce qu’elles lui rappelait son ex petite amie qui avait avorté et lui avait brisé le cœur.

 Le 31 mars 1999, il est déclaré coupable de  16 meurtres et de 10 viols et condamné à 506 ans en prison. Agé de 31 ans au moment du verdict, il passera sans doute le reste de ses jours derrière les barreaux. 

Arol KETCH – 16.05.2022

Rat des archives

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