dimanche, juin 1, 2025
Rรฉcents :
EuropeFaits DiversRรฉcits

๐Œ๐š๐ซ๐ฒ ๐๐ž๐ฅ๐ฅ : ๐ฅโ€™๐š๐ง๐ ๐ž ๐ง๐จ๐ข๐ซ ๐๐ž ๐๐ž๐ฐ๐œ๐š๐ฌ๐ญ๐ฅ๐ž

Cโ€™est une histoire sordide, glaรงante, invraisemblable, que je vais vous raconter aujourdโ€™hui. Une affaire qui dรฉpasse lโ€™entendement humain.

Mary Bell, 11 ans. Et dรฉjร , deux morts sur la conscience. Si tant est quโ€™elle en ait une. Nous sommes en 1968, dans un quartier ouvrier de Newcastle, au nord de lโ€™Angleterre.

Scotswood. Un coin pauvre, dur, misรฉreux. Des enfants qui traรฎnent dans les rues, des adultes absents ou alcoolisรฉs.

Dans ce dรฉcor morose, Mary grandit entre un pรจre violent et une mรจre prostituรฉe qui n’hรฉsite pas ร  prostituer sa fille dรจs lโ€™รขge de 5 ans. Oui, vous avez bien lu. Sa mรจre vendait son corps, et parfois celui de sa fille, pour quelques billets.

Certains psychiatres diront plus tard : ยซย Mary nโ€™a jamais รฉtรฉ une enfant. Elle nโ€™a connu que la prรฉdation.ย ยป

Le 25 mai 1968, le petit Martin Brown, 4 ans, est retrouvรฉ mort dans une maison abandonnรฉe. Pas de sang. Pas de trace de lutte. Juste un corps inerte.

La police parle dโ€™accident. Une mauvaise chute dโ€™un enfant qui jouait dans une maison en ruine.

Sauf que ce nโ€™est pas fini. Le 27 mai, deux jours aprรจs la mort de Martin, une crรจche est vandalisรฉe. Des mots sont รฉcrits sur les murs, ร  la peinture ( avec des fautes d’orthographes): โ€œJโ€™ai tuรฉ pour le funโ€, ยซย Je suis une tueuse.ย ยป, ยซย Je vais recommencer.ย ยป On reconnaรฎt des รฉcritures dโ€™enfants; mais on banalise. Cโ€™est probablement une blague morbide. Personne ne prend cela au sรฉrieux; Grave erreur.

Quelques jours plus tard, Mary revient sur les lieux du drame. Elle regarde la scรจne. Tranquillement. Puis , accompagnรฉe de sa copine Norma, Mary Bell se prรฉsente chez la maman du petit garรงon et lance ร  celle -ci : โ€œon vient voir votre filsโ€. La mรจre rรฉpond que son fils est dรฉcรฉdรฉ; ce ร  quoi Mary rรฉpond : โ€œJe sais quโ€™il est mort mais je veux le voir dans son cercueilโ€.

31 juillet 1968; deuxiรจme meurtre. Le petit Brian Howe, 3 ans, disparaรฎt. Son corps est retrouvรฉ dans un terrain vague. ร‰tranglรฉ; les cheveux coupรฉs; le corps mutilรฉ ร  lโ€™aide de ciseaux, lโ€™abdomen entaillรฉ, les organes gรฉnitaux abรฎmรฉs.

Une lettre ยซย Mย ยป est gravรฉe sur son ventre avec une lame. Une vรฉritable boucherie avec une prรฉcision clinique.

Le tueur a dรฉplacรฉ le corps, caressรฉ les blessures, pris son temps. Ce nโ€™est pas lโ€™ล“uvre dโ€™un adulteโ€ฆ mais bien celle de deux enfants.

Trรจs vite, les soupรงons se tournent vers Mary Bell et sa camarade Norma, 13 ans.

Des voisines, des รฉcoliรจres. Mais surtout, deux gamines qui traรฎnaient souvent autour des victimes. En effet Mary ยซย aideย ยป aux recherches. Elle donne des indications aux policiers :ย ยปAvez-vous regardรฉ prรจs du tas de briques ?ย ยป. Cโ€™est prรฉcisรฉment lร  que se trouve le cadavre. Et pourtant, personne ne la suspectait encore.

Pendant les interrogatoires, Mary se trahit. Elle connaรฎt les dรฉtails du crime.

Elle parle du corpsโ€ฆ quโ€™elle ne devrait pas avoir vu. Et elle mime, devant les policiers, le geste de la strangulation. Sourire en coin. Regard figรฉ.

Elle avoue tout; on retrouvera les ciseaux utilisรฉs chez ses parents. Le pays est sous le choc. 11 ans. Deux meurtres. Et aucune once de remords. Mary est arrรชtรฉe avec sa complice Norma, 13 ans.

Les deux fillettes se renvoient la balle. Norma accuse Mary qui en rรฉponse ricane. Le jour du procรจs, Mary ne peut sโ€™empรชcher de rire dans le box des accusรฉs. Elle plaisante, chuchote ร  Norma. Le public est รฉcล“urรฉ.

Comment un enfant peut-il tuer ainsi, sans รฉmotion ?

Notons que le jour du meurtre de Brian, Mary avait offert une mรจche de ses cheveux ร  la mรจre de la victime.Comme un trophรฉe. Comme un dรฉfi.

Les psychiatres parlent de troubles profonds, de dรฉtachement affectif, dโ€™un instinct de domination morbide.

Le verdict tombe. Le jury la reconnaรฎt coupable dโ€™homicide involontaire avec responsabilitรฉ attรฉnuรฉe, en raison de troubles mentaux. Elle est internรฉe. Norma bien que plus รขgรฉe est innocentรฉe car on la dit sous lโ€™influence de Mary.

En 1980, Mary Bell sort de dรฉtention. Elle a 23 ans, elle change de nom et refait sa vie. Elle devient mรจre. Mais un jour, alors quโ€™elle croyait avoir รฉtรฉ oubliรฉe, son passรฉ la rattrape.

En 1998, son identitรฉ est rรฉvรฉlรฉe par la presse. Sa fille dรฉcouvre, stupรฉfaite, que sa mรจre est une ancienne meurtriรจre dโ€™enfants.Sa fille est traquรฉe par les photographes. On la traite de โ€œfille de monstreโ€

La justice britannique intervient pour la protรฉger. Anonymat ร  vie pour Mary et sa fille avec une protection de l’Etat. Interdiction formelle de rรฉvรฉler leurs identitรฉs ou leur localisation.

Alors que les familles des victimes, elles, nโ€™ont jamais รฉtรฉ protรฉgรฉes.

Une dรฉcision qui choque et divise. Les autoritรฉs justifient avoir pris cette dรฉcision pour รฉviter un โ€œlynchageโ€.

Mary Bell est toujours en vie; elle a eu 68 ans le 26 mai dernier. Et aujourdโ€™hui encore, son nom fait trembler lโ€™Angleterre. Parce quโ€™il nous rappelle une vรฉritรฉ crue et dรฉrangeante :

Le crime nโ€™a pas dโ€™รขge.

La terre est sale ! Si รจ ne mvit ! Ngo Bagdeu !

Arol KETCH – 28.05.2025

Rat des archives

Spread the love

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *

error: Content is protected !!