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Le soldat japonais qui a continué la deuxième guerre mondiale jusqu’ en 1974.


C’est connu, les japonais sont très patriotes ; ils sont capables par amour pour la patrie d’aller jusqu’aux extrêmes. A titre d’exemple, le mot Kamikaze aujourd’hui vulgarisé pour désigner une personne qui mène une attaque suicide est à l’origine un mot japonais désignant un pilote, membre d’une unité militaire de l’Empire du Japon, qui effectuait des missions-suicides pendant la deuxième guerre mondiale.
Le Kamikaze avait pour mission d’écraser son avion sur les navires de la marine américaine et de ses alliés. Il se sacrifiait ainsi par amour pour la patrie.C’est connu qu’il n’y’ a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ceux ou ce qu’on aime.


Au cours de cette deuxième guerre mondiale un soldat japonais va s’illustrer et pour longtemps. Il s’agit du dénommé Hiro Onoda.
En 1944, Hiro Onoda fait partie des vingt-deux hommes formés aux techniques de la guérilla qui sont envoyés aux Philippines territoire américain occupé par le Japon. Onoda a pour mission de de retarder le débarquement des Américains sur l’île de Lubang. Les consignes sont claires ; il ne doit jamais se rendre et tenir jusqu’à l’arrivée des renforts.


Onada va respecter les consignes à la lettre ; ignorant même que la guerre était terminée depuis 1945. Avec trois autres soldats (Yuichi Akatsu, Siochi Shimada et Kinshichi Kozuka), il a obéi à cette instruction pendant des années après le conflit.
En 1945, les troupes américaines reprennent l’île et presque toutes les troupes japonaises sont anéanties ou faites prisonnières. Onada et trois autres soldats refusent de croire à la défaite du Japon ; ils vont continuer la guerre et sont persuadés qu’ils vont triompher pour l’empire bien que l’empereur ait capitulé depuis le 15 août 1945.


L’existence de ces 4 combattants est sue en 1950 lorsque l’un d’eux (Yuichi Akatsu) décide de sortir de la forêt et de se rendre aux forces philippines. Les trois autres continuent le combat en attaquant les troupes philippines.
En 1954, Siochi Shimada est tué dans des échanges de coups de feu avec les forces locales. Après des fouilles infructueuses dans les montagnes, les troupes Japonaises et Philippines déclarent ses camarades Kozuka et Onado morts en 1959. C’est sous-estimé leur abnégation et leur instinct de survie ; ils vont lutter contre les insectes, les animaux dangereux, les intempéries, le paludisme, tout cela pour l’Empereur. Pour se nourrir, ils lancent des expéditions nocturnes dans les villages aux alentours pour voler du riz, des poules et des cochons.


En 1972, ils refont surface pour attaquer les troupes philippines ; Kinshichi Kozuka est tué au cours des échanges, laissant Hiro Onoda seul. Mais Onada, n’est pas homme à se rendre, il est prêt à continuer le combat et à périr les armes à la main comme ses 3 camarades. Onada incarnait alors l’incroyable esprit de sacrifice nippon et d’obéissance totale qui rappelle le bushido, le code d’honneur des samouraïs.
En effet, pour lui, la guerre n’était pas terminée et l’Empire ne pouvait pas être vaincu. On a même largué par avion des tracts annonçant à Onoda que la guerre était terminée depuis longtemps et que l’armée impériale avait été battue ; mais Onada refuse d’y croire ; pour lui, c’est un piège pour le capturer.
Il va faire savoir qu’il est prêt à se rendre si et seulement si son supérieur qui lui avait ordonné de ne jamais se rendre jusqu’à l’arrivée de renforts venait en personne lui demander de se rendre. Des membres de sa famille seront même envoyés pour le convaincre de se rendre mais en vain. On fait même parachuter des photos des membres de sa famille qui s’est agrandie mais c’est Niet, pour lui : « A lutta Continua ».


Il aura finalement fallu que son ex-commandant décide lui-même d’aller dans la jungle en 1974 pour lui ordonner de déposer les armes pour qu’il accepte de se rendre. Le lieutenant Onoda quitte la jungle 29 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son fusil Arisaka Type 99 était toujours en état de marche avec cinq cents cartouches ; ils avaient aussi avec lui, plusieurs grenades, son uniforme et son sabre.
Notons que pendant toutes ces années de lutte, Onoda a tué une trentaine de Philippins. Il va bénéficier de circonstances atténuantes car on va considérer qu’il était persuadé que la guerre n’était pas terminée. Onoda bénéficia du pardon du président philippin Ferdinand Marcos et va rentrer au Japon.
De retour au Japon, il est accueilli en héros mais va trouver une société qui était très différente de celle qu’il avait quittée ; il va décider d’aller s’installer au Brésil où il devient éleveur de bétail. Il va publier une autobiographie, « Ma guerre de 30 ans sur l’île de Lubang » dans laquelle il raconte son histoire à lutter pendant 30 ans pour l’Empire.


Il se marie et retourne au Japon en 1984 où il crée des camps pour enseigner à la jeunesse des techniques de survie dans des conditions extrêmes. En 1996, il va revenir à Lubang aux Philippines invité par les autorités locales ; il va en profiter pour faire un don pour créer une école afin de se faire pardonner pour la trentaine de philippins qu’il a tuée quand il était dans la jungle.
Hiroo Onoda est mort à Tokyo, le 16 janvier 2014. Il avait 91 ans. Un livre paru récemment en français et intitulé « Au nom du Japon », relate de manière détaillée son histoire.
Arol KETCH – 15.02.21
Rat des archives

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