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Joseph de Saint Georges, le génie noir jalousé par Mozart

Mozart s’est fortement inspiré de ses œuvres. Nommé directeur de l’Opéra Royal, Joseph de Saint Georges doit renoncer à cause du racisme . En effet, de nombreuses personnalités refusent qu’un homme à la peau noire puisse diriger le plus prestigieux Opéra du monde.
Plus connu sous le nom de « chevalier de Saint-George » ou, plus simplement, « Saint-George », né à Baillif, près de Basse-Terre (Guadeloupe) le 25 décembre 1745, mort à Paris le 10 juin 1799, est un escrimeur, musicien (violoniste, compositeur, chef d’orchestre) français. Militaire, il participe activement à la Révolution française et s’engage au sein de l’armée de la République.
Désireux de « continuer et de s’immortaliser par sa valeur et son enthousiasme pour la liberté », il se met à la tête de la Légion franche des Américains. Fréquentant les milieux abolitionnistes, Saint-George est, par sa position sociale, une figure de l’émancipation des esclaves des empires coloniaux européens dans la seconde moitié du xviiie siècle.


Saint-George naît en Guadeloupe le 25 décembre 1745. Il a un peu moins de dix ans lorsque son père rentre en France avec ce jeune métis et sa mère, et décide de lui accorder l’éducation traditionnellement réservée aux enfants de la haute aristocratie. Saint-George s’impose très vite comme l’escrimeur le plus fameux de Paris. Mais il est surtout un violoniste prodigieux et un chef d’orchestre admiré qui hisse sa formation au rang de meilleur orchestre européen.
Mozart le jalouse mais s’inspire de ses œuvres.
Le « mulâtre » devient vite le musicien favori de la reine Marie-Antoinette qui assiste à nombre de ses concerts. Il commande à Haydn ses six symphonies parisiennes dont il dirige la création au palais des Tuileries en présence de la souveraine. Il devient aussi le précepteur de musique de la Reine de sorte que celle-ci décide de le nommer directeur de l’Opéra royal. Elle doit néanmoins renoncer, après que cette décision déclenche une violente polémique d’ordre raciste.
De nombreuses personnalités rejettent l’idée qu’un homme à la peau noire puisse diriger le plus prestigieux Opéra du monde.
Cet échec inspire à Saint-George une prise de conscience. Il s’engage dans le mouvement des Lumières et en fréquente les salons philosophiques. Devenu un proche du Duc d’Orléans qui en fait le premier franc-maçon à la peau noire, il intègre la société des Amis des Noirs aux cotés de Condorcet. A Londres, Saint-George va structurer l’intelligentsia française afin qu’elle soutienne la Révolution. Il y devient l’ami intime du Prince de Galles.
En 1790, il rentre en France et s’engage dans la Garde Nationale. Il est le premier colonel de l’armée française à la peau noire, où il crée un régiment de Noirs et Métis, rapidement surnommé la « Légion de Saint-George ». Son lieutenant n’y est autre que le futur Général Dumas. Emprisonné sous la Terreur, il reste onze mois dans le couloir de la mort. Mais après avoir aidé Toussaint-Louverture en Haïti, il reprend ses activités musicales avec succès. Il est fauché par la maladie en pleine gloire en juin 1799.
Une deuxième mort frappe son œuvre en 1802. Au rétablissement de l’esclavage, ses pièces sont simplement chassées du répertoire.
Arol KETCH – 20.04.2021
Fourmi Magnan égarée

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