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L’histoire oubliée d’Addi Bâ Mamadou : « Le terroriste noir »


Addi Bâ Mamadou est né en Guinée le 25 décembre 1913. Il arrive en France entre 1937 et 1938 et est engagé comme cuisinier chez un notable de Langeais.
En 1939, au début de la deuxième guerre mondiale, il s’engage dans l’armée française. En avril 1940, il est affecté au 12e régiment de tirailleurs sénégalais.
Addi Bâ combat les troupes allemandes dans les Ardennes et sur la Meuse. Le 18 juin 19403, son régiment est décimé à Harréville-les-Chanteurs, en Haute-Marne. Addi Bâ et ses camarades sont capturés et conduits manu militari à Neufchâteau, dans les Vosges.
Profitant d’un moment d’inattention de leurs gardiens, Addi Bâ et ses camarades s’échappent et disparaissent dans la pénombre de la nuit. Ils se réfugient dans les bois de Saint-Ouen-lès-Parey, errent dans les forêts où ils survivent misérablement.


Entrés en contact avec la population, ils sont recueillis, soignés, nourris et surtout cachés par les habitants de la commune. Conscient du grand risque auquel l’exposait sa présence, dans cette zone occupée par l’ennemi allemand, Addi Bâ aurait pu fuir la région comme l’avaient fait certains camarades. Il décida néanmoins de rester et fonda en mars 1943 avec un frère d’armes le premier maquis des Vosges.
Leur organisation clandestine est baptisée « Camp de la délivrance » et compte une centaine de combattants dont dix-huit Russes et deux Allemands qui se disent déserteurs de la Wehrmacht. Les deux « déserteurs » allemands étaient en réalité des espions qui révèleront plus tard l’emplacement du « camp de la délivrance » à la Wehrmacht.


Quelques jours après cette trahison, des milliers de soldats allemands se lancent à la recherche d’Addi Bâ et de ses camarades. Ils traquaient surtout Addi Bâ, celui qu’ils avaient surnommé « Der schwaze Terrorist » (Le terroriste noir) en raison de sa férocité au combat et du caractère imprévisible de ses attaques. Le 15 juillet 1943, Addi Bâ est capturé dans une ferme. Profitant d’un moment de distraction de ses bourreaux, il saute par une fenêtre pour s’échapper.
Un soldat allemand dégaine son pistolet mitrailleur et tire à plusieurs reprises sur notre fuyard. Addi Bâ est gravement atteint à la cuisse. Le « terroriste noir » est transporté à la prison d’Épinal où il est atrocement torturé par les soldats allemands qui souhaitent obtenir des noms et des renseignements, Addi Bâ ne parle pas. Il se tait obstinément.


« Le terroriste noir » est fusillé le 18 décembre 1943 sur le plateau de la Vierge à Epinal, en même temps que le chef du maquis, son ami Marcel Arburger. Il devait avoir 27 ans à peine. Ce n’est que soixante ans après sa mort, le 13 juillet 2003 que ce résistant de la première heure a reçu la médaille de la Résistance à titre posthume.En hommage à Addi Bâ, une rue a été renommée
Arol KETCH – 21.12.2021

Fourmi Magnan égarée

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