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La femme qui était fière de sa barbe

Née en mars 1865 dans les Vosges en France et décédée le 19 avril 1939 à Épinal, cette tenancière de bar a fait parler d’elle à cause de sa longue et soyeuse barbe

C’est dès la puberté qu’elle que sa pilosité surabondante et anormale commence à se développer. Prise de honte et effrayée, elle rase régulièrement les poils qui envahissent son visage et les autres parties de son corps.

En 1885 alors âgée de 20 ans, elle épouse Joseph Delait, un boulanger. Elle travaille dans la boulangerie aux côtés de son époux. La barbe légèrement rasée et sa pilosité draine des foules et attire des clients. Du fait des soucis de santé du mari,le couple va délaisser la boulangerie et ouvrir un débit de boisson. Ici aussi, la barbe bien que rasée et la pilosité de clémentine drainent des foules. Certains clients se montrent réguliers pour admire cette femme à la pilosité développée et au caractère bien trempé. Elle tient le débit de boisson avec rigueur. Elle n’hésite pas à réprimander et à chasser les clients turbulents.

Malgré le fait qu’elle rase régulièrement sa barbe, sa pilosité abondante est perceptible.

Un jour, un client du bar lui promet la somme de 25 Louis de l’époque (équivalent de 5000 euros actuellement) si elle ne se rase plus et laisse pousser sa barbe. Clémentine accepte le pari et abhorre dès lors fièrement une barbe longue et soyeuse. Elle devient l’attraction du lieu.

Elle utilise sa pilosité abondante pour en faire son fond de commerce. Les clients se bousculent à présent à son bar pour admirer la femme barbue si bien qu’il n’ y a même plus de places assises pour tout le monde. Surfant sur cela, le couple renomme le bar qui devient “le café de la femme à barbe”.

Profitant de cet engouement général, la femme barbue décide de poser contre forte rémunération pour les photographes. Des cartes postales sont fabriquées à son effigie et elle n’hésite pas à signer des autographes à ses clients. Clémentine devient un sujet général de curiosité et est l’objet de tous les fantasmes. Bien que demeurée coquette dans de robes féminines, elle va obtenir l’autorisation de se travestir en homme (Cela était interdit à l’époque. Seules une dizaine de femmes avaient eu ce privilège à la fin du XIXe siècle).

C’est ainsi qu’on peut l’apercevoir sur certaines photos, poser en tenue masculine, cigare à la bouche.

Durant la première guerre mondiale, elle décide de s’engager dans la Croix-Rouge et devient la mascotte des poilus (soldats qui étaient dans les tranchées). Sa célébrité va à ce moment prendre une ampleur nationale. Au lendemain de la guerre, elle croule sous le poids des sollicitations. Taylor Barnum, célèbre directeur de cirque, lui propose de le rejoindre pour la somme de trois millions de francs. Clémentine décline l’offre. Toutefois, elle accepte effectuer des déplacements en Europe où de nombreuses personnalités célèbres la réclament; par exemple le prince de Galles dans les années 1920 à Londres.

Elle perd son mari en 1928 et décide à présent de jouir de sa célébrité. Elle se produit en spectacles dans des cabarets, déguisée et accompagnée de sa fille (adoptée) et d’un perroquet. Le succès est tel que les foules affluent de tous les coins d’europe pour assister à ses spectacles.

La femme à barbe décède le 19 avril 1939 dès suite de crise cardiaque. On peut lire sur son épitaphe, comme elle l’avait souhaité : « Ici gît Clémentine Delait, la Femme à Barbe ».

Arol KETCH – 30.12.2021

Rat des archives

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