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Le jour où les portugais ont voulu tuer Sékou Touré et Amilcar Cabral

Amílcar Cabral  un révolutionnaire et un leader anticolonial africain, connu pour son rôle dans la lutte pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert. Panafricaniste dévoué et convaincu, Cabral considérait son combat comme l’une des étapes devant conduire à l’émancipation du peuple africain et à la création d’une union africaine.

Il est le fondateur du parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert qui amena à l’indépendance ces deux Etats colonisés par le Portugal.

Le PAIGC s’est battu contre l’armée portugaise sur plusieurs fronts à partir des pays voisins; notamment la Guinée Conakry où avec l’aide de Sékou Touré,  il a construit des cellules clandestines. Le PAIGC parvient peu à peu à contrôler le sud du pays, mettant en place de nouvelles structures politico-administratives dans les zones libérées. Amílcar Cabral déploie une activité diplomatique très intense pour faire connaître son mouvement et en légitimer l’action auprès de la communauté internationale. 

En 1962, il se rend à l’ONU à New-York afin de présenter un mémoire sur le colonialisme portugais en Guinée.

En 1968, le PAIGC contrôle les deux tiers de la Guinée-Bissau . Le PAIGC met en place

dans certaines régions les bases d’une structure étatique (création d’écoles, amélioration de postes sanitaires, amélioration de la condition féminine…).

L’action menée par Amilcar Cabral rend l’indépendance de Guinée Biseau inéluctable mais les portugais ne souhaitent pas partir. Et pour rester et contrecarrer la marche vers l’indépendance; il faut absolument éliminer Cabral et Sékou Touré qui lui sert de base arrière.

En novembre 1970, les Portugal à travers sa sinistre police politique PIDE lance un commando pour capturer les leaders du PAIGC et faire tomber le régime de Sékou Touré qui les soutient.

Ce jour-là, des centaines de mercenaires européens débarquent en bateau en Guinée Conakry dans la presqu’île de Kaloum. Ils sont armés jusqu’aux dents et soutenus par des complices guinéens. Il est question d’assassiner Amilcar Cabral, de faire tomber le régime de Sékou Touré et de libérer les prisonniers portugais du PAIGC.  

Dans leur offensive, les mercenaires bombardent la maison d’Amilcar Cabral en croyant qu’il y est. Par la suite, ils bombardent intensivement à coup de bazooka la case de belle vue, villa de réception dans laquelle réside régulièrement Sékou Touré. Coup de chance, Sékou Touré n’y était pas ce jour-là. Il était dans son palais.

L’offensive portugaise est un échec, ils sont repoussés vigoureusement par les forces Guinéennes. Ils vont néanmoins réussir à libérer une vingtaine de prisonniers portugais retenus en Guinée Conakry.  Les portugais regagnent leurs bateaux et prennent la fuite en abandonnant malheureusement leurs complices guinéens qui seront arrêtés et enfermés. Fortement ébranlé par cette attaque étrangère qui a failli lui arracher la vie, Sékou Touré s’adresse à la nation et appelle la population à la mobilisation générale pour mettre en déroute les agresseurs et défendre la révolution : “ des centaines et des centaines de mercenaires sont dans la ville, nous faisons appel à tous les patriotes pour que l’ennemi soit écrasé définitivement”

Arol KETCH  – 04.12.2023

Rat des archives 

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