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La fusion éphémère entre le Tchad et la Libye

Le 6 janvier 1981, après une visite en Libye du guide Mouammar Kadhafi, le Président tchadien Goukouni Oueddei annonce la fusion entre le Tchad et la Libye pour former une seule « Jamahiriya ». Cette décision inattendue fera l’effet d’une bombe.

SEBHA, LIBYE – 02 SEPTEMBRE: Le colonel Kadhafi et Goukouni Oueddei, ex-pr?sident tchadien, lors de la comm?moration du 25e anniversaire de la R?volution qui a conduit ? l’av?nement de la R?publique arabe libyenne le 2 septembre 1985 ? Sebha, Libye. (Photo by Pierre PERRIN/Gamma-Rapho via Getty Images)

Cette décision fait suite au soutien libyen dont a bénéficié les Forces armées Populaires (FAP) de Oueddei lors de la bataille qui l’opposait aux Forces armées du Nord (FAN) d’Hissène Habré pour le contrôle de N’Djamena.

En effet, après les accords de Kano de 1979, un gouvernement d’union nationale de transition (GUNT) est créé, avec à sa tête Oueddei, le général Kamougué à la vice-présidence et Hissène Habré, au ministère de la Défense.

En mars 1980, Habré rompt avec le GUNT et s’empare de N’Djaména. Mais avec l’appui des forces libyennes, Oueddei parvient à le repousser hors de la capitale.

Cette annonce de fusion suscite un tollé à travers le monde et particulièrement la France. Des pressions fusent de partout pour que le président Goukouni fasse rétropédalage. Il n’est pas question pour la France de perdre le Tchad.

La France de Valéry Giscard D’estaing et les pays de son pré-carré, les Etats-Unis, le Soudan et l’Egypte s’opposent vigoureusement à cette décision et soutiennent le mouvement armé de Hissène Habré pour renverser Oueddei.

Face à toutes ces pressions et la volonté manifeste affichée de le renverser, Goukouni Oueddei revient sur sa décision et demande à la Libye de revoir sa copie.Les Libyens quittent finalement N’Djaména après quelques mois mais conservent des positions au nord du pays.

A son arrivée au pouvoir François Mitterrand décide de maintenir son soutien au pouvoir de Goukouni Oueddei. La France et l’organisation de l’union africaine promettent de collaborer avec le régime notamment sur le plan sécuritaire.

Seulement la France est fourbe car les services spéciaux français et de mercenaires dirigés par Bob Denard continuent d’aider Hissène Habré dans l’ombre.

Les Forces armées du Nord ( FAN) de Hissène Habré désormais soutenues par la France et les États-Unis entrent triomphalement, à N’Djaména, le 7 juin 1982 et renversent Goukouni Oueddei. En effet, les Etats-Unis voyaient en Mouammar Kadhafi leur principal ennemi dans la région.

Arol KETCH – 01.03.2024

Rat des archives

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